Non, vous ne devriez pas jeter votre protéine en poudre en réponse à des cas tragiques relatés récemment. La mort médiatisée d’un bodybuilder australien était un cas rare qui a échappé au contrôle. Voici tout ce que vous devez savoir !
« Une femme bodybuilder est morte pour avoir mangé trop de protéine », « La mort d’une maman, les compléments alimentaires pour compétition accusés », « Un bodybuilder mort d’avoir mangé trop de protéine »,… C’est le type de titre que l’on a pu lire récemment.
Typiquement, le journalisme sensationnaliste n’est pas nouveau et a toujours existé dans l’histoire. Ceci étant les articles à scandales ont augmentés avec le temps et même le 15 août 2017 la chaine CNN a couvert cet événement. Mais CNN avait au moins utilisé un titre plus juste en expliquant que « la femme était morte tragiquement ». Meegan Heffort, âgée de 25 ans, avait des troubles génétiques rares. C’est la vérité.
Voici ce que vous devez donc savoir et ce que la science existante dit réellement sur les régimes riches en protéine.
UCD/OCT : le trouble qui touche les pratiquants de musculation
UCD : Urea Cycle Disorder (anomalie du cycle de l’urée)
Meegan Heffort souffrait d’une maladie connue sous le nom de « anomalie du cycle de l’urée » ou UCD ou OCT. Il est assez rare que quiconque ait ce syndrome sache qu’il l’a et il apparait que cela aurait été le cas de cette femme.
Pour faire simple, l’OCT est un trouble génétique qui implique un dysfonctionnement de certaines enzymes impliquées dans la désintoxication de l’azote, l’épine dorsale de la protéine et l’utilisation de l’ammoniac pour finalement créer l’acide aminé arginine. Il en résulte une accumulation d’ammoniaque dans le corps et une incapacité à produire de l’arginine.
Dans les cas mineurs, une personne peut passer une grande partie de sa vie sans jamais savoir qu’elle possède ce défaut génétique. Ces personnes peuvent ressentir des symptômes tels que le malaise général, la nausée ou des troubles mentaux, mais les attribuer à toute autre chose.
Selon les estimations actuelles, 1 personne sur 8 000 à 44 000 personnes naît chaque année avec l’OCT, mais de nombreux chercheurs pensent que la prévalence de l’OCT peut être encore plus importante.
Environ 50 % des personnes atteintes d’OCT qui sont identifiées au début de la vie, peuvent être traitées avec une combinaison d’un régime faible en protéines et l’utilisation d’un nouveau médicament qui aide à détoxifier l’ammoniac qui pourrait conduire à des crises, des dommages neurologiques permanents ou la mort.
Les déclencheurs les plus courants qui entrainent une urgence induite par l’OCT comprennent les infections et les évènements cataboliques majeurs tels que :
- Une infection ou une maladie
- L’utilisation de corticostéroïdes à haute dose
- Un régime alimentaire extrême
- Une chirurgie ou une activité physique extrême
L’apport en protéines qui augmente les concentrations d’ammoniac dans le sans de plus de 25 umol/L ou entraîne des concentrations prolongées d’ammoniac dans le sang à plus de 100 umol/L est un autre déclencheur commun.
Il existe de nombreux autres symptômes de l’OCT extrême, la plupart sont neurologiques et tous désagréables. Il va sans dire que les tests génétiques ou autres tests effectués par un médecin sont les meilleurs moyens de déterminer si vous avez la maladie et si c’est le cas il faut être suivi par un médecin.
La nutrition riche en protéine est-elle sûre ?
À moins que vous ayez une raison médicale très spécifique, oui c’est sûr. Toutes les preuves scientifiques publiées suggèrent fortement que les régimes protéiques et riches en protéines sont incroyablement sûrs lorsqu’il sont consommés par des personnes en bonne santé sans maladie ou désordre connu qui rendraient ces produits ou ces régimes risqués.
Un examen récent par exemple, a rapporté qu’il « existe peu de preuves qu’une consommation riche en protéine est dangereuse pour les personnes en bonne santé ». En réponse l’idée reçue que les régimes hyperprotéinés peuvent fragiliser les os, les auteurs ont conclu que « malgré la controverse entourant un régime hyperprotéiné et la santé des os, un apport plus élevé en protéine semble bénéfique pour la minéralisation et l’entretien des os chez une population saine ».
Le Dr José Antonio de l’Université Nova Southeastern a récemment fourni certains des éléments de preuve les plus convaincants à long terme à ce jour. Le Dr Antonio et son équipe n’ont signalé aucun effet néfaste sur les mesures de sécurité du sang, du foie ou du rein chez les personnes qui font de la musculation qui ont consommé entre 3 et 4 fois l’apport quotidien recommandé de protéines pendant un an. Il s’agit d’environ 1,14 à 1,51 gramme de protéines par kilo de poids de corps par jour.
Malgré des preuves aussi cohérentes qui appuient qu’une nutrition riche en protéine n’est pas dangereuse chez des individus en bonne santé, pourquoi alors tant d’articles faux omniprésents ? Pourquoi une source d’info respectée comme CNN rapporte que la découverte de compléments alimentaires dans la cuisine est la cause de la mort d’une personne ? Alors que toutes les preuves appuient qu’il s’agît d’un problème génétique non diagnostiqué…
La raison est simple : il subsiste un faux récit perpétué par les diététiciens et les praticiens, riches en public, mais pauvres en connaissances actuelles. Les bodybuilders disciplinés et entrainés et les shakers de protéine qu’ils boivent rendent simplement leur mode de vie plus facile.
N’ayez pas peur des protéines. N’ayez pas peur de la musculation, du fitness. Apprenez à connaitre et écouter votre corps, consultez votre médecin, faites des analyses et tout devrait super bien se dérouler pour vous.