Asthme et charcuterie : le lien révélé par des études de l’INSERM

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Tout est bon dans le cochon ? Une équipe de l’INSERM vient une fois de plus contredire cet adage.

Trop salé, saucisson, jambon et autres viandes fumées, augmenteraient la pression artérielle, trop gras ils doperaient notre taux de cholestérol.

En octobre 2016, le centre cancer de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) avait même classé la charcuterie dans les agents cancérogènes pour l’homme.

Plus surprenant, des chercheurs de l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) ont également montré que la consommation de charcuterie pourrait aggraver les symptômes de l’asthme au cours du temps, dans la revue Thorax.

Si l’association charcuterie / augmentation du risque de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) a déjà été démontré, l’association charcuterie / asthme n’avait jamais été démontrée. Ce que l’on savait jusqu’alors, c’était le lien asthme / obésité au cours du temps.

L’étude du lien charcuterie / asthme de l’INSERM

Les chercheurs ont suivi pendant 7 ans près de 1000 individus, dont 400 asthmatiques et d’un âge moyen de 43 ans.
Ces personnes ont été classées en 3 groupes en fonction de leur consommation de charcuterie, comme ceci :

  • Groupe 1 : ceux ayant une consommation faible, soit 1 portion par semaine
  • Groupe 2 : ceux ayant une consommation moyenne, soit 2,5 portions par semaine
  • Groupe 3 : ceux ayant une consommation forte, soit 4 portions par semaine

Les résultats obtenus sont surprenants :

Il a été observé que les participants ayant une consommation plus forte de charcuterie ont un risque plus élevé d’avoir une aggravation des symptômes de l’asthme dans les années à venir.

L’association la plus forte a été observée chez les participants consommant forte d’au moins 4 portions de charcuterie par semaine.

Chez les participants ayant déjà de l’asthme, il a été observé une augmentation de 20 % de l’aggravation des symptômes de l’asthme. Le paramètre obésité ayant été exclu, la charcuterie du régime alimentaire a été découverte comme étant le coupable. Seulement 14 % de l’association entre consommation de charcuterie et asthme était déjà expliquée par l’obésité, par des effets indirects.

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Chez les participants n’ayant pas encore d’asthme, il a aussi été observé une apparition des symptômes de l’asthme.

Les symptômes observés par cette équipe de chercheurs sont bien caractéristiques de l’asthme :

  • Sifflements
  • Essoufflements
  • Crise au repos après l’effort
  • Gêne respiratoire au réveil

Les paramètres comme le tabac, l’activité physique ou l’âge ont bien été pris en compte par les chercheurs pour qu’il n’y ait aucune ambigüité possible. Alors pour expliquer cette corrélation, entre la consommation de charcuterie et ces symptômes, 2 hypothèses sont avancées.

1ère hypothèse liée au nitrite

Les nitrites sont souvent ajoutés dans le processus de fabrication de la charcuterie et qui pourrait provoquer le stress nitrosant qui a été associé au dommage des tissus du poumon

2ème hypothèse liée à l’inflammation systémique du corps

Autrement dit, c’est l’inflammation générale du corps. Comme on le sait déjà, l’asthme est une maladie chronique inflammatoire.

Les chercheurs pensent donc que cela pourrait expliquer les associations observées.

Alors que la consommation de charcuterie en France est repartie à la hausse ces dernières années, les chercheurs recommandent de réduire notre part de consommation de charcuterie dans notre alimentation.

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